L’interview de WineNews TV sur la vendange 2024 en Italie avec Carlo Miravalle, propriétaire de Miravalle 1926 et président de l’association Med.&.A.
Question: Le vin L’Italie est entrée dans la période des vendanges et l’on se demande comment elles vont se dérouler. Les estimations prévoient une récolte plus abondante que celle, désastreuse, de l’année dernière. Qu’en sera-t-il du marché du vrac ?
Réponse: Les premières indications de la fin du mois d’août, recueillies auprès des producteurs et des embouteilleurs dans les régions où les vendanges ont déjà commencé, sont des indications générales, car il est arrivé au fil des ans que le facteur climatique fasse que les indications de cette période soient ignorées au cours des semaines suivantes.
Ce que je peux dire avec certitude, c’est qu’ici en Italie, dans le centre et le sud, nous avons une récolte en avance de 10 à 15 jours par rapport à la normale.
Nous savons que la Sicile a commencé à récolter les raisins précoces peu après la mi-juillet, et aujourd’hui le Pinot Grigio, le Pinot Noir et le Chardonnay ont déjà été presque tous récoltés, sauf dans le Trentin, la Vénétie et une partie de l’Oltrepò Pavese, en particulier le Chardonnay.
Malheureusement, nous devons constater que dans le sud, bien que les quantités soient supérieures à celles de la récolte de l’année dernière, ravagée par le mildiou, elles sont certes plus élevées mais pas à la hauteur des attentes. Les grandes chaleurs provoquent aujourd’hui une baisse du rendement du moût, les grappes sont plus petites et dans les Pouilles, par exemple, suite à un décret-loi, l’irrigation n’est plus autorisée, ce qui provoque une baisse du rendement des quantités de moût.
Les rendements sont dans la norme, les raisins sont sains, car compte tenu de l’expérience de l’année dernière, les traitements ont été faits à temps pour ne pas être surpris par les maladies.
En Émilie-Romagne, en ce qui concerne les raisins précoces, la récolte est presque terminée pour le Chardonnay et le Pinot Grigio. D’après les informations dont je dispose, les quantités sont bonnes ici, mais par exemple dans les Abruzzes et aussi un peu dans les Pouilles, les quantités sont faibles par rapport aux attentes.
Nous nous préparerons dans les prochains jours, donc à l’avance, à commencer la récolte des raisins blancs et des raisins rouges, mais nous reviendrons sur ce sujet dans un commentaire ultérieur.
Question: Mais les prix à ce stade, avec une tendance qui suggère une réduction des quantités produites, à contextualiser dans une phase de marché qui n’est pas dramatique mais qui ne brille pas en termes de consommation, suggère une certaine tension sur les prix et que les choses ne changeront pas beaucoup par rapport à ce que nous avons vu au cours des derniers mois … quelle est la direction ?
Réponse: Tout d’abord, il faut tenir compte du contexte économique et géopolitique actuel très compliqué, et je note donc beaucoup plus de prudence de la part des opérateurs que les années précédentes. Il n’y a quasiment pas de spéculation comme les années précédentes, mais les gens achètent le minimum nécessaire avec des achats beaucoup plus ciblés pour des retraits assez rapides.
En général, les prix devraient être plus compétitifs par rapport à la très mauvaise récolte de l’année dernière, et la réalité le prouve ; les prix du raisin baissent lentement dans les Abruzzes et surtout dans les Pouilles. Il devrait donc être possible d’acheter à de meilleurs prix.
Il ne faut pas oublier que nous abordons la récolte avec des stocks très importants, de sorte que même si la quantité, dans le département des raisins rouges par exemple, sera un peu plus faible que prévu, cela ne créera pas de tensions sur les prix du marché.